• Masters Of Sex saison 2 : Bill et Virginia, together or not ?


    Alors que la première saison s’était terminée en beauté (Bill avouant ses sentiments à Virginia, le soir même de l’accouchement de sa femme), on attendait cette nouvelle saison de pied ferme. Michelle Ashford, créatrice de la série, a fait le choix judicieux de reprendre l’intrigue (presque) là où elle l’avait laissée.

     

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    Quelques semaines sont passées, et Bill et Virginia sont devenus les phénomènes de foire de l’hôpital universitaire de St-Louis. Leur étude sur la sexualité est loin d’avoir plu à leurs confrères puritains, choqués d’une telle « pornographie ». Si le docteur Masters est immédiatement renvoyé, Virginia conserve son emploi de secrétaire chez la très sérieuse (et seule amie) Dr Lillian DePaul. Harcelée par ses supérieurs masculins, ignorée par ses anciennes collègues, Virginia se retrouve somme toute dans une situation encore plus précaire que Bill, contrainte pour nourrir ses enfants de vendre des ‘diet pills’ au réfectoire de l’hôpital.

    L’épisode s’ouvre sur un flashback : Bill passe aux aveux sous le porche d’une Virginia ébahie, alors que Libby accouche. Un Dr Masters dans toute sa splendeur donc, ce qui laisse présager des lendemains difficiles pour sa femme et leur tout jeune fils, dont le docteur semble vouloir nier ouvertement l’existence (voir la scène, dérangeante, où Bill seul chez lui augmente le son de la musique afin de ne pas entendre les pleurs du bébé). Le comportement indifférent, parfois franchement méchant de ce personnage est contrebalancé par ses moments de clairvoyance et de gentillesse, comme lorsque Barton, ancien chef de l’hôpital, décide de « guérir » de son homosexualité en s’administrant des électrochocs. Bill, en ami patient, l’accompagne au centre psychiatrique, assurant à Barton qu’il ne s’agit pas d’une solution et qu’il ne peut lutter contre ses désirs.

     

     

    En fait, Masters Of Sex est une série sur le non-dit, sur les convenances et la morale imposées par la société des années 1950. Bill et Virginia ont une liaison, mais préfèrent encore y voir un prolongement de leur étude. Barton est homosexuel, mais sa volonté de combattre sa « déviance » le mène à une tentative de suicide. Forcés par le poids de la norme, les comportements des personnages sont éternellement ambivalents : tout se fait, mais rien n’est exprimé clairement, rien n’est avoué. C’est dans la mise en scène de cette retenue que la série excelle.

    Si elle promet d’être centrée sur la relation entre Bill et Virginia, cette seconde saison s’articule également autour de personnages secondaires complexes : le couple Barton/Margaret d’abord, porté par un duo d’acteur remarquable. On retrouve aussi le Dr Lilian DePaul, féministe avant l’heure, ou encore l’ex-prostituée Betty, qui jouera un rôle majeur dans la prochaine étude de Masters et Johnson...


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  • Extant, où la rencontre (du troisième type) entre Alien et A.I Intelligence artificielle. Du bon et du moins bon.

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    Produite par Steven Spielberg et menée par Halle Berry, Extant fait figure de poids lourd dans la production estivale des séries US. L'audience était au rendez-vous mercredi soir, même si les spectateurs américains lui ont préféré le lancement de la saison 2 d'Under The Dome sur ABC. De quoi s'assurer un démarrage confortable, d'autant que le pilot pose beaucoup de questions qu'il laisse (bien évidemment) en suspens.
     

     
    Si la série se distingue en premier lieu par les moyens mis en oeuvre pour sa réalisation (on croule sous les écrans ultra-plats et autres gadgets futuristes, les décors sont esthétiquement parfaits), elle est loin d'être innovante tant elle est truffée de références cinématographiques. En effet, Extant a un sérieux goût de déjà-vu : dans un futur proche, l'astronaute Molly Woods (Halle Berry) rentre enfin chez elle après 13 mois de mission solo dans l'espace. Elle retrouve son mari, John Woods (Goran Visjnic) et son fils Ethan (Pierce Gagnon, génial en petit garçon apathique), qui se trouve en réalité être un humanoïde (donc un robot) créé par John. A ce point de l'intrigue, la ressemblance avec I.A Intelligence Artificielle est frappante : Ethan est le portrait craché du petit David Swinton qui aime sa mère plus que tout au monde. On retrouve donc la problématique de la machine, des sentiments humains, de l'âme...
     
    Seulement, le noeud de l'intrigue est centré autour du personnage de Molly qui apprend à son retour de mission qu'elle est enceinte, alors qu'elle n'a eu aucun contact humain depuis plus d'un an et qu'elle ne peut avoir d'enfant : cette chose qui grandit en elle, ce corps étranger qu'elle a attrapé "là-haut" est-il destiné à détruire la race humaine (comme le laisse penser le générique de début, qui s'amuse à transformer "extant" en "extinct", autrement dit extinction) ?
     
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    En bref, Extant semble encore hésiter sur le chemin à suivre, au risque de s'enfermer dans trop de fils narratifs. Le pilot est sauvé par une esthétique parfaite qui rend l'ensemble réaliste, mais aussi par des acteurs de taille (à noter la présence de Hiroyuki Sanada, l'un des personnages principaux de Helix, qui prend à nouveau le rôle de chef d'une entreprise plus que douteuse).  

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  • The Leftovers, où quand des disparitions soudaines et inexpliquées bouleversent la vie des habitants d'une bourgade américaine. Un pilot accrocheur et intriguant.

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    On l’avait annoncé comme la série-phare de cet été, une fiction dans la lignée de Lost et d’Under The Dome. Une série fantastique en somme, mais à la sauce (toujours un peu subversive) HBO. Le pitch semble au premier abord déjà vu : le 14 octobre, 2% de la population mondiale disparaît au même moment, vidant ainsi la terre de 140 millions d’habitants… On pense tout de suite aux fictions post-apocalyptiques, de The Walking Dead à I am a Legend. Surtout, c'est aux Revenants qu'on pense, puisque le titre même (the leftovers désigne, littéralement, « les restes ») y fait écho. La situation est précisément inversée : ici, ce sont ceux qui sont restés qu’on observe et leur comportement face à la perte de leurs proches. Les « departed » vont-ils revenir ? Le pilot ne permet pas de le dire…

    L’intrigue, d’abord éparpillée, se recentre rapidement sur une famille déchirée par l’évènement. On se retrouve donc trois ans après, alors que la maire décide d’organiser une cérémonie en l’honneur des disparus, la bien (mal) nommée « Heroes’ Day ». Kevin Garvey (Justin Theroux), chef de la police locale, s’oppose farouchement à cette idée : alors qu’elle refuse d’annuler, il part et lance, avant de claquer la porte, « Nobody’s ready to feel better ! ». Garvey entretient des relations difficiles avec ses deux enfants après la disparition de sa femme. Sa fille, Jill, lycéenne apathique, n'a pas supporté le départ de sa mère. Son fils Tom travaille pour un mystérieux gourou, Wayne, installé à la campagne, une sorte de guérisseur que viennent consulter ceux qui n’ont pas supporté la perte de leurs proches. La mère (Amy Brennenman), on l’apprend à la fin de l’épisode (attention SPOILER !) n’est en fait pas une des disparues, mais membre d’une secte, les G.R. ou "Guilty Remnant", autrement dit ceux qui ne supportent pas d'etre restés quand d'autres ont disparus. Une secte où l’on porte du blanc, où l’on vit ensemble, où l’on ne parle jamais mais surtout où l’on fume sans arrêt. Partout sur les murs de l’immense maison qui fait office de dortoir pour ces hommes et ces femmes, des slogans rappellent les raisons de ce mode de vie : « We are living reminders », « We don’t smoke for enjoyement, we smoke to proclaim our faith ».

     

     

     

    En fait, cette secte apparaît comme l’élément le plus intéressant de ce pilot puisque c’est elle qui vient s’immiscer dans la vie de ceux qui sont restés « normaux ». Leur apparition lors du « Heroes Day » provoque une véritable émeute. Voués à une étrange mission de recrutement, ils attendent patiemment, deux par deux et cigarette à la bouche, les hommes et femmes destinés à les rejoindre. Une de leur victime, la belle et sensible Meg Abbot (Liv Tyler), finit par intégrer leurs rang alors même qu'elle s'apprêtait à se marier...

     

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    En bref, ce pilot long de plus d'une heure remplit bien son rôle de cliffhanger géant ! Le mystère reste entier autour de ces individus qui ont choisi de vivre différemment la perte soudaine et violente des autres. Outre son coté fantastique, The Leftovers évoque avant tout notre comportement face au deuil. Comment revenir à la normale alors que plus rien n'est pareil ? Faut-il vivre dans le souvenir ? Peut-on avancer dans le déni ? Diffusée depuis le 29 juin dernier sur HBO, le pilot a enregistré près de 2 millions de vues aux US.


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