• Ascension, la série ambitieuse de Syfy réussit son coup

    Et si la NASA avait réussi dans les années 60 à envoyer en orbite un vaisseau capable d’abriter et de faire vivre des centaines de personnes dans le but de « sauver l’humanité » au cas où la Guerre Froide tournerait mal ? C’est ce que nous fait croire – presque jusqu’au bout – ce premier épisode d’une heure plus qu’intense. Ascension s’inspire directement du projet spatial Orion développé sous l’administration Kennedy, celui d’embarquer 350 volontaires dans un immense vaisseau pour un voyage long d’une centaine d’années…

     

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    LES FIFTIES DANS L’ESPACE<o:p></o:p>

    SyFy aime les séries qui se déroulent dans des lieux clos, étouffants et potentiellement dangereux. Selon le show, c’est la localisation qui diffère : base scientifique en Antarctique pour l’un (Helix), vaisseau perdu dans l’espace pour l’autre. Rien d’étonnant dans ce choix puisque ce qui faisait tout le charme de Helix (voir ma précédente critique) se retrouve dans Ascension : tensions causées par un enfermement constant et pesant -à noter que les passagers du vaisseau n’ont eux pas la possibilité de s’échapper, si ce n’est par la mort-, l’évènement déclencheur –ici le meurtre de la jolie mais peste Lorelei Wright (Amanda Thomson) - qui va venir menacer l’intégralité d’un microcosme parfaitement organisé.<o:p></o:p>

    Le pilote tient le spectateur dans l’ignorance pendant les sept premières minutes : Lorelei est retrouvée morte sur la plage, alors que les convives fêtent le 51e anniversaire du décollage de l’Orion Class Spaceship Ascension, dans ce qui semble être une maison style années 1950. La caméra finit enfin par nous dévoiler l’envers du décor : la plage est en carton-pâte, la maison ne constitue en fait qu’une infime partie de cet immense édifice spatial avec vue panoramique sur les étoiles. Même si plus de cinquante ans ont passés, les fifties sont toujours à l’ordre du jour pour qui n’a pas connu la fin de la ségrégation, le 11 septembre ou la guerre en Irak.

     

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    Habitude née de l’enfermement ou critique des liens du mariage, les fifties dans l’espace ne font pas bon ménage avec la fidélité conjugale ! En effet, alors qu’on apprend que la victime fréquentait un séduisant jeune homme de la classe inférieure, on assiste en même temps à deux scènes d’adultères, avant d’apprendre que Lorelei couchait également avec le chef du vaisseau, le très ambitieux Capitaine William Denninger (Brian Van Holt).

     

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    UNE FIN DEROUTANTE <o:p></o:p>

    Il faut reconnaître à la chaîne le soin croissant qu’elle apporte à ses productions. Une esthétique soignée, des personnages attachants, bref une véritable réussite scénique et visuelle. Mais c’est surtout le cliffhanger, ou plutôt la révélation détonante de la fin de l’épisode qui vient remettre en cause l’ensemble de l’épisode. En effet, on apprend (attention spoiler !) qu’Ascension n’a en fait jamais décollé du sol : ces héros de l’humanité ne sont en fait que des cobayes enfermés dans une gigantesque mécanique à des fins expérimentales. <o:p></o:p>

    S’agit-il d’une expérimentation sociologique dans le but de savoir si un tel projet, s’il était véritablement mis en œuvre, pourrait être à terme viable ? En fait, Ascension pose la question de l’éthique de l’expérimentation humaine : priver des hommes de leur liberté suivant des visées scientifiques est-il moralement acceptable ? En effet, les habitants du vaisseau rencontrent des difficultés psychologiques : destinés à fréquenter les mêmes lieux, lire les mêmes livres, voir les mêmes personnes toute leur vie, pas étonnant que certains se rebellent, et aillent jusqu’au meurtre…

    Ascension bande-annonce 

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