• Agent Carter : une femme espion dans l’Amérique macho de l’Après-guerre. Léger et agréable.

    Alors que les Agents of SHIELD font une pause dans leur seconde saison, ABC a décidé de faire patienter les fans avec une mini-série originale, centrée sur une héroïne sans pouvoir surnaturel mais avec un caractère d’acier : l’Agent Peggy Carter (Hayley Atwell), délaissée par son amant le bodybuildé Captain America qui s’est sacrifié pour sauver le monde. Le début du pilote commence d’ailleurs sur des flashbacks du film qui sont pour Peggy des souvenirs traumatisants, rappels du grand amour qu’elle a perdu.

     

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    L’après Captain America

    La guerre est fini et les choses sont rentrées dans l’ordre : ancienne héroïne de guerre, Peggy est reléguée au rang de secrétaire par ses collègues masculins des services secrets. La femme indépendante, piquée au vif, tente d’abord de se défendre par de petites remarques subtiles, avant de réaliser que sa position pourrait bien lui permettre de devancer ses collègues trop sûrs d’eux. Car elle n’est pas la seule touchée par l’injustice : son ami Howard Stark (Dominic Cooper), inventeur de génie et fondateur de Stark Industries (et père de Tony Stark, futur Iron Man) est lui aussi dans une mauvaise passe. Accusé d’avoir vendu des armes nouvelle génération à l’ennemi, il est poursuivi par les services secrets.

    Une espionne dans un monde d’hommes

    Peggy va ainsi endosser le rôle d’espionne pour aider son ami : en devenant agent double, elle dit retrouver une utilité, un objectif qu’elle avait perdu depuis la disparition de son amant. Ce qui est particulièrement réussi, c’est cette transformation de Peggy l’héroïne amoureuse à Peggy l’espionne sans merci, utilisant des gadgets exclusivement féminins : rouge à lèvre « sweet dreams » pour endormir ses victimes, combat à l’agrafeuse, tout y passe. Affublée d’un partenaire plus ou moins compétent, Mr Jarvis (le majordome un peu coincé de Stark), l’action fait souvent place au rire mais jamais on ne s’ennuie.

    Dominic-Cooper-as-Howard-Stark

    Et c’est précisément ça qui fait du pilote d’Agent Carter une réussite : le sentiment de légèreté d’une série bien réalisée mais qui ne se prend pas au sérieux. Les décor carton-pâte de l’Amérique des années 1950 (dinners, jazz clubs…) nous immerge dans un univers visuel proche du comics. Dans le style esthétique, Agent Carter fait beaucoup penser à une nouvelle série DC Comics centrée sur un certain Bruce Wayne.

    Enfin, et surtout, c’est le côté clairement engagé de la série qui marque : Agent Carter est bel et bien une série 100% féministe. Par certains côtés, il semble difficile de ne pas penser à Mad Men et à l’ambitieuse secrétaire homonyme (Peggy Olson) qui tente de percer le « plafond de verre » d’un monde du travail encore largement dominé par les hommes. Dans le cas d’Agent Carter, c’est la faiblesse présupposée de Peggy qui devient sa force : persuadés de son incompétence, ses collègues ne se doutent même pas qu’ils sont entrain d’être subtilement espionnés…

    Bande annonce Agent Carter :

     


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