• Call the midfiwe.. or don't call her !

    Call the midwife, ou le quotidien des sages-femmes de l'East End londonien. Décevant.

     

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    Continuons dans les séries british ! Après Broadchurch, Call the midwife  diffusées par BBC One a connu un succès sans précédent outre-manche, rassemblant dès la  première saison près de 10 millions de spectateurs. Actuellement sur D8 en France, la troisième saison inédite est sortie le 14 janvier sur la BBC.

    Dans le paysage grisâtre et brumeux  de l'Angleterre industrialisée de la fin des années 50, Call the Midwife suit le voyage initiatique de la sage-femme Jenny Lee (Jessica Raine). Jeune bourgeoise fraîchement diplômée en obstétrique, elle choisit d'aller exercer pour la première fois dans l'East End londonien, quartier le plus malfamé de la capitale, où immigrés, travailleurs pauvres et prostituées cohabitent dans la plus grande pauvreté. Le contraste apparaît d'emblée très fort entre l'innocence et la pureté qu'on lit sur le visage déjà mal à l'aise de la jeune femme aisée, tirant maladroitement ses valises jusqu'au couvent St-Nonnatus. et ce qui l'entoure. Embarrassée par les regards masculins qu'elle provoque sur son passage, sa gêne ne fera qu' amplifier au contact des femmes de ce quartier déchu, où l'argent manque mais où les enfants pullulent.

     

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    Malgré de très nombreuses qualités (le jeu des actrices et la reconstitution du quartier de l'East End de cette époque sont sans conteste des réussites), cette série m'a franchement laissé sur ma faim. Par son rythme, lent et décousu, le spectateur n'est pas véritablement incité à continuer. Chaque épisode se focalisant sur deux ou trois accouchements, on sombre vite dans la répétition, et donc fatalement, dans l'ennui. Si le discours que porte Call the midwife est loin d'être dénué d'intérêt, le mélo et le sentimental ont tendance à masquer la critique à la fois sociale et féministe qui devrait pourtant être au centre d'un tel sujet.

     En définitive, l'originalité du thème n'est malheureusement pas mise en valeur par une réalisation assez laborieuse. Malgré tout, je ne peux pas émettre un avis unilatéral sur une série qui met en scène ces femmes de l'ombre, sages-femmes qui ont très longtemps aidé à l'accouchement de millions de futures mères, avant d'être remplacées par les hommes, et la médecine moderne.


  • Commentaires

    1
    Mother
    Jeudi 6 Mars 2014 à 17:22
    Presque entièrement d'accord avec l'analyse que je viens de lire, j' ajouterai cependant quelques éléments positifs à la critique: D'abord la justesse de la série au plan historique. A partir d'un seul quartier londonien "l'East End" des Docks, le spectateur découvre par touches successives la dureté de l'Après- Guerre pour les populations les plus pauvres des villes de G.B. encore marquées par les ravages du Blitz. Les personnages ensuite qui dessinent une géographie subtile des souffrances sociales, économiques et des barrières morales d'une époque récente mais qui à l'aube des années soixante n' a pas encore fait sa révolution des mentalités. C'est aussi une vision généreuse de la médecine et de l' Etat pour tous que nous montre cette série. Nous sommes bien loin des turpitudes de Walter White dans Breaking Bad obligé de "cuisiner " de la "meth" pour payer son traitement médical ! Cette Angleterre pauvre très proche encore du XIX ème -le couvent est un point central de la série et la charité chrétienne la pierre angulaire de l'action- est aussi emprunt d'une modernité que portent les jeunes infirmières-symboles du bien-être pour presque tous. Enfin, une série tout à fait "regardable"!
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