• 12 Monkeys : une adaptation décevante du classique de Terry Gilliam

    12 Monkeys, un dédale temporel addictif mais qui manque de crédibilité

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    Décidément, Syfy aime les histoires de virus et de fin du monde. Qu’il s’agisse d’Helix ou d’Ascension, l’humanité semble toujours y être en danger, en proie à une pendémie ultra-mortelle qui tuera plus de la moitié des hommes, ramenant les survivants à l’état de nature, où l’homme est un loup pour l’homme et où règne la loi du plus fort. 12 Monkeys s’annonçait comme l’une des séries les plus attendues de la mi-saison : pas évident pour la chaîne de tenir le pari d’une adaptation sur petit écran du classique futuriste de Terry Gilliam, L’Armée des douze singes, d’autant que de scénarios ambitieux, la chaîne passe souvent à une réalisation bancale. Qu’en est-il de 12 Monkeys ?

     

    2043, 2013, 2015, 2017 : un voyage vertigineux dans le temps

    Le pilote débute sur un flashforward : nous sommes en 2043, un homme ramasse une montre dans un bureau saccagé. Dehors, tout est désert, abandonné : on se doute que le futur n’est pas beau à voir. Retour en 2013 : la brillante virologiste Cassadra Reilly (Amanda Schull) se fait kidnapper par l’homme à la montre, qui se donne du mal pour lui prouver qu’il vient bien du futur et lui annonce qu’il cherche l’individu responsable d’un pendémie mortelle qui a décimé la majeure partie de l’humanité en 2017. Cependant, James Cole cest allé trop loin dans le passé : il donne rendez-vous à Reilly deux ans plus tard, dans un hôtel de Philadephie, avant de disparaître sous ses yeux. Alors que deux années se sont écoulées, que le docteur Reilly a vu sa brillante carrière et son couple s'effondrer, elle retrouve Cole. Ensemble, ils partent à la recherche du coupable.

     

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    La suite du pilote fait mal à notre tête de spectateur passif : de 2043, Cole débarque en 2013, puis repart en 2015. Au temps du récit vient se rajouter le temps de sa narration lorsqu’il évoque la contamination virale amorcée en 2017 (un flashback dans le futur !). Bref, on s’y perd et tant mieux : 12 Monkeys conteste la rigidité et la fixité du temps, et nous embobine dans des intrications temporelles addictives.

    Un cliffhanger permanent

    C’est un autre élément propre aux séries Syfy : la recherche constante du coup de théâtre qui donne à l’intrigue une toute nouvelle orientation. Comme si la série avait peur de prendre des spectateurs en cours de route, elle s’entête à ponctuer sa narration de retournements de situations (trop) fréquents qui, certes, apportent une nouvelle dynamique, mais contribuent aussi à la perte de crédibilité d’une fiction qui pose trop rapidement ses bases. En effet, ces « retours vers le futur » restent largement caricaturaux, parfois ridicules, à l’image de ce groupe de scientifiques qui envoie Cole traverser les époques. Du même coup, on perd ici toutes les nuances présentes dans le film. Alors qu’elle aurait pu approfondir, la série veut en fait aller trop vite : l’action à tous prix semble être le crédo de 12 Monkeys.

     

    A ce défaut récurrent s’ajoute un casting peu judicieux : Aaron Stanford passe du rôle du geek-amuseur de galerie de Nikita à celui de sauveur de l’humanité : un nouveau personnage pas forcément en accord avec le jeu et le charisme de l’acteur. On lui accorde, pas évident de prendre la place de Bruce Willis. Là où la série innove, c’est en faisait le choix de remplacer le personnage de Jeffrey Goines (Brad Pitt) par Jennifer Goines (Emily Hampshire). Terry Fickett, co-créateur de la série, a justifié ce choix par la volonté d’éviter la comparaison systématique à Brad Pitt mais aussi d’inclure une « sexual chemistry » entre Cole et Jennifer. Reste à voir ce que nous réserve la suite…

    12 Monkeys, au même titre qu’Helix, est diffusé depuis le 20 janvier sur Syfy France.


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