• Arvingerne (The Legacy), la Famille Tenenbaum à la sauce danoise

    Arvingerne (The Legacy), le drame familial venu tout droit du Danemark. Une réussite.

     

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    Créée par Maya Ilsøe, les 10 épisodes (format de 58 minutes) d'Arvingerne produits par la chaîne danoise DR (diffusés dés décembre 2013) se sont vendus aux chaînes étrangères sans même un visionnage préalable du pilot... Et pour cause, la vague des séries nordiques, qui a submergé l'Europe et entraîné nombre de remakes (plus ou moins réussis) aux US, ne permet plus de douter quant à la qualité des productions scandinaves.

    En fait, Arvingerne (The Legacy en anglais) se veut plutôt intimiste. Ici, pas de meurtres glauques à l'image de Bron ou encore Forbydelsen ni d'intrigue politique subtile à la Borgen. La série propose d'aborder un sujet a priori banal, et donc forcément délicat, qu'est celui des relations familiales. Cette famille recomposée qui est ici mise en scène tourne autour d'un personnage central, la figure maternelle. Aimante, mais artiste avant tout, Veronika Grønnegaard vit pour son art, habitant depuis 40 ans dans une immense bâtisse perdue dans les bois, sur l'île danoise de Funen. Elle sculpte, dessine, crée à longueur de  journée. Dans le second plan de l'épisode, on la voit sortir de l'hôpital, l'air dépitée, comme si on venait de lui annoncer sa mort prochaine. A peine dehors, elle allume une cigarette, ce qui laisse comprendre au spectateur attentif que ce personnage ne sera pas dans le second épisode... Autour d'elle gravitent ses trois enfants, adultes marqués par une éducation atypique : le plus jeune exilé en Thaïlande, n'appelle sa mère que lorsqu'il a besoin d'argent, le second refuse de lui parler, l'aînée est, comme elle le dit elle-même à plusieurs reprises, la « secrétaire » d'une mère qui la sous-estime.

     

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    L'imminence de la mort de Veronika (surnommée « Grø » par ses enfants) se double d'un autre fil narratif, celui de sa rencontre (provoquée) avec Signe, jeune fleuriste d'une trentaine d'années que l'on comprend vite être sa fille. L'irruption d'une telle nouvelle va bouleverser la vie de Signe, d'autant que Veronika décide de lui léguer son immense demeure... On devine ainsi la confrontation entre les « enfants légitimes » et la fille cachée, qui malgré elle devient seule héritière (d'où le titre).

    Cette immense maison devient la scène d'un univers enfantin et rêveur, où seul l'art a sa place, un univers à la Wes Anderson ou à la Michel Gondry. En dehors de ces murs, la dureté du monde des adultes prend toute son ampleur : dans les couloirs froids de l'hôpital par exemple, où se déroule les dernières minutes de l'épisode.

     Si la première partie du pilot peine à se mettre en place, notre intérêt est éveillé dès que l'état de santé de Veronika se dégrade, et que Signe apprend les mensonges de ses parents. Mais j'arrête avec les spoilers et vous laisse le soin de découvrir par vous-même cette série très prometteuse... N.B : Les créateurs de la série citent Downton Abbey comme source d'inspiration mais également le chef-d'oeuvre danois Festen, film de Thomas Vinterberg sorti en 1998. 


     


     


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