• Marvel's Daredevil : Le Marvel Cinematic Universe s'enrichit d'un nouveau héros.

    Marvel's Daredevil : Une première saison géniale, rien de moins.


    En Octobre 2012, Marvel Studios récupère les droits de son héros aveugle et annonce l’année suivante que Matt Murdock reviendra sur nos écrans, dans une série Netflix de 13 épisodes. La peur était grande à l’entente de cette annonce, le souvenir du film avec Ben Affleck planant dans les esprits. Mais peu à peu, les infos ont été rassurantes, notamment grâce à l’équipe d’écriture : Drew Goddard (Cloverfield, The Cabin In The Woods, World War Z, Buffy, Angel), Steven S. DeKnight (Spartacus, Buffy, Angel), Doug Petrie (Buffy, Angel, mais aussi scénariste de comics) et Joe Pokaski (Heroes, la minisérie de comics Secret Invasion : Inhumans pour Marvel comics), fait également rassurant, cette fois, c’est Marvel lui-même qui gèrera l’adaptation de son héros. C’est le 10 Avril qu’est sortie la première saison de Daredevil dans son intégralité, 13 épisodes d’action, d’enquête et de suspense haletant. On s’attendait au pire, on a eu le meilleur.

     

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    Un héros intéressant

    Pour ceux qui ne connaissent pas Daredevil alias Matt Murdock, c’est un super héros nés dans les années soixante de l’imagination de Stan Lee, Bill Everett et Jack Kirby. Matt, alors qu’il est encore enfant, reçoit lors d’un accident de la circulation une dose de produits chimique sur les yeux le rendant aveugle, mais, développant ses autres sens à un niveau surhumain. Le jeune enfant est alors élevé difficilement par son père boxeur dans le quartier de Hell’s Kitchen, gangréné par la violence et le crime.  Matt, grâce à son intelligence et au soutien de son père qui veut un meilleur futur pour son fils que le sien, apprend le braille seul et devient avocat. Mais, la loi ne suffisant pas, il se sert de ses sens hors normes et de son entraînement au combat pour punir le crime dans son quartier.

    Ce qui est intéressant chez Daredevil, c’est son sens aigu de la loi et de la justice, ainsi que son fort attachement à la religion catholique. Comme bon nombre de héros de comics, Daredevil ne tue pas, mais contrairement aux autres, il peut se montrer trop violent et brutal et fait preuve d’une réelle instabilité liée à la vie qu’il mène et au stress qui en résulte. Daredevil est un héros populaire car il se détourne un peu des clichés habituellement véhiculés par les histoires de super-héros. Il a un fort sens de la loi et de la justice mais n’hésite pas à se faire juge et juré, il a une grande foi et reste conscient que le diable est aussi en lui, il ne tue pas mais se montre très violent et dérape parfois, il a quelques pouvoirs mais reste très vulnérable. Daredevil est un héros avec une dimension humaine très intéressante, comme c’est souvent le cas chez les personnages Marvel, ce sont ces paradoxes et cette vulnérabilité qui en font un protagoniste attachant et pour lequel on ressent une réelle empathie.

     

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    Une direction artistique bluffante

    Mais revenons sur la série qui a débarqué sur nos écrans il y a un peu plus de deux semaines. Dès le pilote, le ton est donné. La série est noire, violente, emprunte d’un réalisme réussi, allant même jusqu’à choisir le costume le plus épuré de la bande dessinée (celui de Frank Miller, au début des années 80), pourtant jusqu’à présent boudé par les fans des comics. Un grand soin est apporté à l’ambiance, à la beauté des plans et des actions qu’ils montrent, tout cela, sans jamais tomber dans un maniérisme ridicule. En premier lieu Daredevil est beau, jusqu’à son générique qui parvient à dépeindre une ambiance menaçante. Tout, ici, est dans la simplicité, la mise en évidence des sens surdéveloppés de notre héros est mise en scène de la manière la plus sobre possible, ne sombrant pas dans les effets spéciaux ridicules du film.

    Les scènes de combat sont quant à elles parfaitement chorégraphiées, brutales et donnent une impression de réalisme. En effet Matt Murdock est un héros, non pas un super héros, il est vulnérable, se prend des coups, saigne, boîte et chaque combat semble peser sur lui, laisser des séquelles. Hell’s Kitchen, le quartier de la ville dans lequel évolue notre combattant masqué, se dote d’une atmosphère inquiétante, anxiogène, violente et menaçante à l’image de son vilain, Wilson Fisk.

     

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    Une écriture pleine de suspense et nuances

    Ce qui permet aussi à Daredevil de briller, c’est une écriture à mille lieux du manichéisme qui existe quelque fois dans les histoires super-héroïques. Daredevil choque parfois par sa vilolece et même si l’on sait qu’il est animé par de bonnes intentions, il  reste menaçant et brutal. Le héros est ici nuancé, torturé par la voie qu’il a choisie, hanté par la violence qu’il emploi mais ambigu sur son plaisir à l’utiliser. Mais le héros n’est pas seul dans ce cas, tous les personnages font preuve d’une nuance et d’une qualité d’écriture qui reste rare, tout genre confondu. En premier lieu, l’antagoniste de cette histoire : Wilson Fisk. Les scènes sur ce personnage sont nombreuses et c’est le traitement qui lui est apporté qui fait sortir Marvel’s Daredevil comme un petit bijou d’écriture de méchant. En effet, Wilson Fisk n’est pas dépeint comme un être diabolique et purement mauvais.

    Il sait certes se montrer cruel et violent, mais c’est un homme réellement sensible, en proie à ses paradoxes et ses sentiments, hanté par son passé et obsédé par sa vision du futur. Car l’objectif de Wilson Fisk n’est pas différent de celui de Matt Murdock, il veut améliorer le quartier de Hell’s Kitchen, mais il veut le faire dans l’ombre, à travers des luttes de pouvoir, sans s’embarrasser de la loi. C’est un homme aimant, sensible, intelligent et cultivé, instable émotionnellement et impitoyable si on se met en travers de sa route ou qu’on lui manque de respect. Les personnages secondaires récurrents sont tout autant bien construits et semblent tous avoir une réelle personnalité qui transparait à l’écran, ce qui est bien rarement le cas. Il est difficile d’expliquer en quoi chaque personnage est intéressant sans dévoiler des clés de l’intrigue de cette première saison. Une chose est sûre, Daredevil vous étonnera, vous tiendra en haleine, et à la fin de chaque épisode, vous aurez du mal à vous empêcher de regarder immédiatement le suivant.

     

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    Un casting fabuleux

    Un des énormes points forts de Daredevil, ce sont ses acteurs. Tous, sans exception, qu’ils soient personnages de premier plan, secondaires ou encore moins souvent présent, jouent merveilleusement bien, aidés, bien sûr, par la qualité d’écriture des scénaristes. Charlie Cox est parfait en avocat soucieux de défendre des innocents le jour et héros violent la nuit. Mais la réelle pépite de casting est Vincent D’Onofrio (Full Metal Jacket, Men In Black, New York : section criminelle) dans le rôle de Wilson Fisk, il y est méconnaissable et joue à la perfection toutes les gammes d’émotions du personnage. Sa performance est toujours parfaitement crédible, nuancée, juste et fait preuve d’une présence impressionnante dans toutes les scènes dans lesquelles il apparait. Il serait injuste de ne pas parler de Helden Henson (mighty Duck, Hunger Games), Deborah Ann Woll (True Blood), Rosario Dawson (Death Proof, Sin City, Men In Black II, Percy Jackson), Toby Leonard Moore (Dollhouse, John Wick) et Vondie Curtis-Hall qui sont tous parfaits dans leur rôle et insufflent réalisme et crédibilité au show.

     

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    Daredevil est une grande réussite et une bonne surprise. La série se montre d’une grande qualité d’écriture, de jeu et de mise en scène. Si les histoires de super héros costumés vous font fuir, il serait dommage de ne pas donner sa chance à Daredevil. Car au-delà d’être une adaptation de comics Marvel, c’est une très bonne série que nous offre Netflix. Un show qui sait se montrer sobre et efficace, que cela soit au niveau des scènes d’action comme de l’intrigue et fait preuve d'une ambiance oppressante où tout semble être un danger ainsi que de personnages attachants qui s’émancipent des archétypes et des clivages gentil/méchant. Même si quelques lenteurs se font parfois ressentir, la série tient en haleine du début à la fin, et il est rare de voir des séries qui donnent tellement envie d’enchaîner les épisodes. La fin de la saison est dure tellement le tout est immersif, haletant et on se retrouve à en vouloir plus. Heureusement, la série a été renouvelée pour une deuxième saison, mais il faudra attendre 2016 pour ça.

     


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