• Penny Dreadful, ou le musée des horreurs

    Penny Dreadful : créatures monstreuses, vampires et autres scientifiques fous sont sur Showtime. Un mélange (d)étonnant !

     

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    Adepte des séries ancrées dans le réel, Showtime se lance maintenant dans le surnaturel avec Penny Dreadful, fiction étrange et angoissante qui interroge la rigidité de la frontière entre la vie et la mort. Servie par un casting de rêve, produite par le réalisateur Sam Mendes et créée par John Logan (duo à l'origine de Skyfall), Penny tient ses promesses : les décors somptueux d'un Londres plongé dans la fumée des usines de la fin du XIXe siècle baignent dans une ambiance mystique où il n'est pas étonnant de voir se rencontrer Dorian Gray et le Dr Frankenstein.
     
    Ce qui surprend au premier abord, c'est la rencontre de ces personnages fictifs au sein d'une même intrigue, l'association de Mary Shelley et d'Oscar Wilde, qui vient renforcer l'atmosphère d'étrangeté du récit. L'histoire principale tourne autour de trois personnages centraux : Vanessa Ives (Eva Green, la James Bond Girl de Casino Royale), sorte de Van Helsing au féminin ayant la fâcheuse tendance de se faire posséder par des esprits malins (scène de la séance de spiritisme dans l'épisode 2, mémorable), ses "partenaires" Sir Malcom (Timothy Dalton) et Ethan Chandler (Josh Harnett, vu dans le Dahlia Noir) excellent tireur mais alcoolique dépressif. Un trio inattendu donc, engagé dans une croisade sans pitié contre ces monstres affreux cachés dans la nuit des ruelles londoniennes.
     

    La première scène du pilot annonce la couleur : une petite fille se fait brutalement enlever sa mère par une créature invisible. Le lendemain, les policiers retrouvent leurs deux corps mutilés, leurs membres arrachés. Le problème, c'est que nos trois héros sont tout aussi flippant que les monstres qu'ils pourchassent : Vanessa Ives, en particulier, mi-ange mi-démon, qui malgré ses séances de prière frénétiques semble surtout se mettre au service du diable. Jeux de divination, séances de spiritisme, apparitions de l'au-delà et attaques de vampires se succèdent dans une délicieuse frénésie horrifique. Chaque mouvement de caméra, chaque craquement de parquet, chaque souffle un peu trop fort soulève des frissons d'appréhension.
     
    En bref, Penny Dreadful est un hommage au roman gothique, un mélange étrange mais très réussi entre la cruauté de Sweeney Todd, l'inventivité de Sherlock Holmes et l'insolence d'Adèle Blanc-Sec. Eva Green illumine la série par une interprétation parfaite : habituée des rôles de "méchantes", Miss Ives ressemble beaucoup à la terrible sorcière Morgane de Camelot, série diffusée sur Starz (et annulée après une saison en 2011).

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