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The Returned : Faut-il regarder le remake US des Revenants ?
The Returned, Les Revenants à la sauce américaine : un énième copier-coller sans saveur.
Après la danoise Forbrydelsen devenue The Killing, la suédoise Brön adaptée en The Bridge et l’anglaise Broadchurch changée en Gracepoint, c’est au tour de la française Les Revenants de passer au grill. L’adaptation US a traîné en longueur malgré le succès mondial qu’a rencontré la série, diffusée en version originale sur Sundance Channel aux US mais surtout achetée par près de quarante pays, dont l’Allemagne, le Japon et l’Australie. La série créée par Fabrice Gobert, coproduite par Canal + et Haut Et Court, remportera même en 2014 l’Emmy de la meilleure série dramatique étrangère, de quoi intéresser les chaînes américaines…
C’est la chaîne câblée A&E qui rachète finalement les droits et s’entoure du showrunner Carlton Cuse (Lost) pour l’écriture du pilote. Le premier épisode a été diffusé lundi 9 mars, créneau qui marquait également le retour de Bates Motel saison 3 sur la chaîne.
L’américanisation d’une série frenchy
On l’a compris, les américains n’aiment pas importer des séries étrangères, malgré leur succès dans leurs pays d’origine. Du coup, les productions européennes qui remportent un succès critique et commercial sur le vieux continent sont tout de suite repérées par les grands networks américains qui s’empressent ensuite d’en acheter les droits et d’en faire une série identique à l’extrême, si ce n’est en anglais et dans un cadre spatial différent.
Quel intérêt, peut-on se dire, dans ce système où le processus de création en lui-même semble réduit à une dimension esthétique bien plus marketing qu’artistique ? C’est que les spectateurs américains sont encore bien loin d’adhérer au système de la version originale sous-titrée. Une explication qui ne vaut certes pas pour le remake US de la série policière britannique Broadchurch, ou le très british David Tennant interprétait le même rôle-titre à un détail près, celui de la perte soudaine de son accent gallois marqué pour un accent américain (qui sonnait forcément faux).
Le problème, c’est que les remakes américains peinent à innover et se contentent souvent de copier plan pour plan le modèle d’origine. Du coup, The Returned donne l’impression d’un déjà-vu permanent : même noms pour les personnages, même barrage angoissant à l’orée de la ville, même bar où se retrouvent Léna et ses amis.
Un casting sans surprise
L’identique vire même au moins bien avec un casting moins efficace, à l’image du personnage de Camille Séguret, première revenante et adolescente peste qu’on adore détester, interprétée très justement par la jeune actrice Yara Pilartz, est remplacée dans la version US par la très sage et plutôt insipide India Ennenga. Il en va de même pour l’étrange couple Victor-Julie Meyer, lui petit garçon apathique aux apparitions flippantes, elle infirmière traumatisée par une tentative de meurtre (Céline Sallette qui signe une performance magnifique). Bref, malgré de bons éléments dans le casting US, parmi lesquels l’excellente Michelle Forbes (True Blood) en revenante des années 40 et le charismatique Mark Pellegrino (Dexter) en père dépressif, la comparaison avec la distribution française est difficile à tenir.
Bref, The Returned est une série à regarder pour ceux qui n’ont pas vu la version française. Sans être mauvaise, la série tente un copier-coller à l’américaine qui marchera sûrement sur des spectateurs américains assoiffés de mystère. Nous, on reste en France et on attend -avec impatience- la saison 2 des Revenants VF à l’automne prochain.
The Returned : Bande-annonce
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