• Helix saison 2 : une île, un virus et une secte. Un programme alléchant pour un pilote bancal. 

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    Helix, c’est la série un peu WTF de Syfy. Alors qu’on croit être arrivé au bout de l’intrigue, le scénario se complexifie, flirtant dangereusement avec le ridicule. Et pourtant, Helix continue à nous tenir par le bout du net. Dans un volte-face radical, laissant de côté une saison 1 qui laissait pourtant beaucoup de questions en suspens, la série nous emmène sur une île mystérieuse à quelques heures à peine de Seattle. Julia et Alan, piliers de la première saison, font figure d’outsiders dans cette nouvelle saison multi-temporelle très (et sûrement trop) ambitieuse.

     

    Un début d'épisode déstabilisant

    Les premières minutes du pilote font craindre le pire : trop rapide, le début manque de cohérence et d’explications. C’est comme si Hélix décidait tout à coup de changer de schéma narratif afin d’échapper aux incohérences du final : l’explosion de la base scientifique Artic Biosystems où était né le virus Narvik, la disparition du docteur Alan Farragut (Billy Campbell) en Europe et la nomination de Julia Walker (Kyra Zagorsky) à la tête d’Ilaria Corp, conglomérat d’immortels, sont passés sous silence. 

    Du coup, on se croirait d’abord dans un téléfilm bas de gamme : hormis le rescapé et frère d’Alan, Peter Farragut (Neil Napier) qui dirige l’équipe du CDC (Center For Disease Control) envoyée sur place, les deux autres scientifiques manquent sérieusement de crédibilité. Nouveau venu de la team, le docteur Kyle Sommer (Matt Long) prend le rôle du beau-gosse détendu, qui vit avec son flingue (parce-qu’il vient du Texas et que c’est un dur à cuire).

    Quand The Walkind Dead rencontre Lost

    La scène d’ouverture nous montre des vacanciers défigurés par un virus inconnu qui s’entretuent sur un voilier en pleine mer, après avoir fait escale sur une île a priori inhabitée. Bref, une affaire pour le CDC, qui en déduit rapidement que le virus souche se trouve sur l’île. Laissés en autonomie pensant deux semaines sur cette terre a priori vierge et guidés par Leila, seule survivante de l’infection mortelle, Peter et son équipe réalisent bien vite qu’ils sont loin d’être seuls.

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    L’inspiration de Lost se fait alors clairement ressentir : des milliers de crânes humains jonchent le sol, Leila se fait rapidement sauvagement assassinée et nos héros font la rencontre de la communauté fermée qui a investi les lieux, véritable secte dirigée par un gourou charismatique, Michael (Steven Weber). Cohabitant au sein d'une abbaye, sorte de forteresse au milieu de la jungle, la communauté vit selon des principes religieux, une idéologie rigoriste de la simplicité et de la pauvreté qui semble rapidement cacher de plus noirs desseins.

    A mi-chemin entre les menaçants «Autres » de Lost et la cité dirigée d’une main de fer par le Gouverneur de The Walking Dead, Helix ne cache pas ses références. Reste à savoir si la série tiendra ses promesses. D’autant qu’elle ajoute à sa trame narrative une anomalie temporelle : on apprend que Julia se retrouve sur l’île… trente ans plus tard, à la recherche d’Alan. Qu’elle retrouve enfin, enterré dans le cimetière de l’abbaye. 

    Retrouvez la saison 2 de Helix en quasi-simultané avec la diffusion US sur Syfy France à partir du 20 janvier !

    Bande-annonce Helix saison 2 

     

     

     

     

     


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  • Agent Carter : une femme espion dans l’Amérique macho de l’Après-guerre. Léger et agréable.

    Alors que les Agents of SHIELD font une pause dans leur seconde saison, ABC a décidé de faire patienter les fans avec une mini-série originale, centrée sur une héroïne sans pouvoir surnaturel mais avec un caractère d’acier : l’Agent Peggy Carter (Hayley Atwell), délaissée par son amant le bodybuildé Captain America qui s’est sacrifié pour sauver le monde. Le début du pilote commence d’ailleurs sur des flashbacks du film qui sont pour Peggy des souvenirs traumatisants, rappels du grand amour qu’elle a perdu.

     

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    L’après Captain America

    La guerre est fini et les choses sont rentrées dans l’ordre : ancienne héroïne de guerre, Peggy est reléguée au rang de secrétaire par ses collègues masculins des services secrets. La femme indépendante, piquée au vif, tente d’abord de se défendre par de petites remarques subtiles, avant de réaliser que sa position pourrait bien lui permettre de devancer ses collègues trop sûrs d’eux. Car elle n’est pas la seule touchée par l’injustice : son ami Howard Stark (Dominic Cooper), inventeur de génie et fondateur de Stark Industries (et père de Tony Stark, futur Iron Man) est lui aussi dans une mauvaise passe. Accusé d’avoir vendu des armes nouvelle génération à l’ennemi, il est poursuivi par les services secrets.

    Une espionne dans un monde d’hommes

    Peggy va ainsi endosser le rôle d’espionne pour aider son ami : en devenant agent double, elle dit retrouver une utilité, un objectif qu’elle avait perdu depuis la disparition de son amant. Ce qui est particulièrement réussi, c’est cette transformation de Peggy l’héroïne amoureuse à Peggy l’espionne sans merci, utilisant des gadgets exclusivement féminins : rouge à lèvre « sweet dreams » pour endormir ses victimes, combat à l’agrafeuse, tout y passe. Affublée d’un partenaire plus ou moins compétent, Mr Jarvis (le majordome un peu coincé de Stark), l’action fait souvent place au rire mais jamais on ne s’ennuie.

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    Et c’est précisément ça qui fait du pilote d’Agent Carter une réussite : le sentiment de légèreté d’une série bien réalisée mais qui ne se prend pas au sérieux. Les décor carton-pâte de l’Amérique des années 1950 (dinners, jazz clubs…) nous immerge dans un univers visuel proche du comics. Dans le style esthétique, Agent Carter fait beaucoup penser à une nouvelle série DC Comics centrée sur un certain Bruce Wayne.

    Enfin, et surtout, c’est le côté clairement engagé de la série qui marque : Agent Carter est bel et bien une série 100% féministe. Par certains côtés, il semble difficile de ne pas penser à Mad Men et à l’ambitieuse secrétaire homonyme (Peggy Olson) qui tente de percer le « plafond de verre » d’un monde du travail encore largement dominé par les hommes. Dans le cas d’Agent Carter, c’est la faiblesse présupposée de Peggy qui devient sa force : persuadés de son incompétence, ses collègues ne se doutent même pas qu’ils sont entrain d’être subtilement espionnés…

    Bande annonce Agent Carter :

     


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  • Ascension, la série ambitieuse de Syfy réussit son coup

    Et si la NASA avait réussi dans les années 60 à envoyer en orbite un vaisseau capable d’abriter et de faire vivre des centaines de personnes dans le but de « sauver l’humanité » au cas où la Guerre Froide tournerait mal ? C’est ce que nous fait croire – presque jusqu’au bout – ce premier épisode d’une heure plus qu’intense. Ascension s’inspire directement du projet spatial Orion développé sous l’administration Kennedy, celui d’embarquer 350 volontaires dans un immense vaisseau pour un voyage long d’une centaine d’années…

     

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    LES FIFTIES DANS L’ESPACE<o:p></o:p>

    SyFy aime les séries qui se déroulent dans des lieux clos, étouffants et potentiellement dangereux. Selon le show, c’est la localisation qui diffère : base scientifique en Antarctique pour l’un (Helix), vaisseau perdu dans l’espace pour l’autre. Rien d’étonnant dans ce choix puisque ce qui faisait tout le charme de Helix (voir ma précédente critique) se retrouve dans Ascension : tensions causées par un enfermement constant et pesant -à noter que les passagers du vaisseau n’ont eux pas la possibilité de s’échapper, si ce n’est par la mort-, l’évènement déclencheur –ici le meurtre de la jolie mais peste Lorelei Wright (Amanda Thomson) - qui va venir menacer l’intégralité d’un microcosme parfaitement organisé.<o:p></o:p>

    Le pilote tient le spectateur dans l’ignorance pendant les sept premières minutes : Lorelei est retrouvée morte sur la plage, alors que les convives fêtent le 51e anniversaire du décollage de l’Orion Class Spaceship Ascension, dans ce qui semble être une maison style années 1950. La caméra finit enfin par nous dévoiler l’envers du décor : la plage est en carton-pâte, la maison ne constitue en fait qu’une infime partie de cet immense édifice spatial avec vue panoramique sur les étoiles. Même si plus de cinquante ans ont passés, les fifties sont toujours à l’ordre du jour pour qui n’a pas connu la fin de la ségrégation, le 11 septembre ou la guerre en Irak.

     

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    Habitude née de l’enfermement ou critique des liens du mariage, les fifties dans l’espace ne font pas bon ménage avec la fidélité conjugale ! En effet, alors qu’on apprend que la victime fréquentait un séduisant jeune homme de la classe inférieure, on assiste en même temps à deux scènes d’adultères, avant d’apprendre que Lorelei couchait également avec le chef du vaisseau, le très ambitieux Capitaine William Denninger (Brian Van Holt).

     

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    UNE FIN DEROUTANTE <o:p></o:p>

    Il faut reconnaître à la chaîne le soin croissant qu’elle apporte à ses productions. Une esthétique soignée, des personnages attachants, bref une véritable réussite scénique et visuelle. Mais c’est surtout le cliffhanger, ou plutôt la révélation détonante de la fin de l’épisode qui vient remettre en cause l’ensemble de l’épisode. En effet, on apprend (attention spoiler !) qu’Ascension n’a en fait jamais décollé du sol : ces héros de l’humanité ne sont en fait que des cobayes enfermés dans une gigantesque mécanique à des fins expérimentales. <o:p></o:p>

    S’agit-il d’une expérimentation sociologique dans le but de savoir si un tel projet, s’il était véritablement mis en œuvre, pourrait être à terme viable ? En fait, Ascension pose la question de l’éthique de l’expérimentation humaine : priver des hommes de leur liberté suivant des visées scientifiques est-il moralement acceptable ? En effet, les habitants du vaisseau rencontrent des difficultés psychologiques : destinés à fréquenter les mêmes lieux, lire les mêmes livres, voir les mêmes personnes toute leur vie, pas étonnant que certains se rebellent, et aillent jusqu’au meurtre…

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  • Orphan Black : l’identité à l’heure du clonage. Une série futuriste ancrée dans le réel pour un résultat envoûtant et hautement addictif.

    Orphan Black, c’est l’histoire de Sarah Manning (Tatiana Maslany), une jeune punk rebelle qui fuit son copain Vic, ultra-possessif dealer de drogue à qui elle a volé en passant une bonne dose de cocaïne. Sur le quai de la gare, elle croise une femme qui lui ressemble comme deux gouttes d’eau. Sous ses yeux, la jeune femme saute sous un train. Son suicide, bien que traumatisant, est une aubaine pour Sarah, en manque d’argent et à la recherche d’une couverture.

     

    Orphan Black

     

    UNE TROUBLANTE HISTOIRE D’USURPATION D’IDENTITE

    Sarah Manning devient alors Elizabeth « Beth » Childs, avant de découvrir que Beth, inspecteur de police, est impliquée dans le meurtre d’une innocente, ce qui l’a rendue accro aux médicaments et poussée, semble t-il, au suicide. Avant tout désireuse de piller le compte en banque de la défunte, étrangement bien fourni, Sarah s’embarque dans une histoire beaucoup plus compliquée qu’il n’y paraît : contrainte de vivre avec le petit-ami de Beth, soupçonnée par son partenaire le détective Arthur d’imposture, Sarah trouve refuge dans l’appartement-atelier de son frère d’adoption Felix, à la fois artiste et prostitué gay. Sarah découvre bientôt l’existence de ses autres « sœurs », copies-conformes qui mènent des vies radicalement différentes : il y a Alison Hendrix, maman-poule et mère au foyer banlieusarde dont le seul désir est de conserver son train-train quotidien et sa vie de famille. Au premier abord antipathique et froide, le personnage se creuse en profondeur au fil des épisodes : le cliché de la housewive se transforme bien vite pour laisser place à une véritable femme de tête, qui va jusqu’à séquestrer son mari pour lui soutirer des informations.

    Sarah entre également en contact avec Cosima Niehaus, cliché geek par excellence : cette jeune femme aux dreads et grosses lunettes d’intello s’avère être dotée d’un QI hors-normes. Etudiante en biologie du développement, elle devient vite un élément clé de l’intrigue puisque c’est à travers elle que l’on apprend que Sarah, Alison et elle-même ne sont rien d’autre que des clones, et qu’il en existe d’autres sur les continents américain et européen.

     

    Sarah, Alison et Cosima réalisent qu’elles sont le résultat d’expérimentations scientifiques d’une entreprise surpuissante, The  Dyad Institute, dans une visée eugéniste. Surtout, elles sont menacées de mort par une autre clone fanatique, Helena, qui s’avère être la véritable sœur de Sarah. S’engage alors une quête de vérité pour ces femmes aux personnalités radicalement différentes, condamnées à une troublante identité physique commune.

    DES PERSONNAGES HAUTS EN COULEUR 

    Tatiana Maslany, relativement peu connue avant son rôle dans Orphan Black, livre ici une véritable performance. La ressemblance physique des clones, d’abord frappante, s’évapore rapidement grâce à la grande palette de visages que l’actrice est capable d’interpréter. Les clones révèlent progressivement des caractéristiques inattendues : Alison n’est pas la mère au foyer coincée qu’elle paraît être, Sarah quitte son rôle d’arnaqueuse sans scrupules pour devenir contre toute attente la « leader » du groupe, Cosima développe une relation amoureuse avec une femme. Bref, la série présente des personnages hors normes, à l’image du foster brother de Sarah, Felix « Fee » Dawkins (Jordan Gavaris), qui vient pimenter l’intrigue d’une touche d’humour décalé.

     

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    Orphan Black est donc une série sur la dialectique apparence/identité. Sarah prenant l’identité de l’honnête Beth finit par se transformer en femme modèle ; désireuse de revoir sa petite fille qu’elle n’a pas vu pendant dix mois, Sarah décide de ne pas fuir avec l’argent mais de convaincre sa mère d’accueil de lui confier la garde de sa fille. Elle tombe amoureuse du petit-ami de Beth, Paul, avant d’apprendre qu’il a lui-même été engagée pour surveiller Beth la clone.

    En manque de séries intelligentes et divertissantes ? Orphan Black est pour vous. La série canadienne s’affiche comme le prolongement de films dystopiques tels que The Island ou Bienvenue à Gattaca qui posent la question éthique du clonage à des fins eugénistes, et montrent la difficulté d’assumer une seule et même identité lorsqu’on n’est qu’une copie d’un autre . Créée par Graeme Manson et John Fawcett, la saison 1 a été diffusée pour la première fois en mars 2013. La saison 2 s’est terminée en juin dernier. La série a été renouvelée pour une nouvelle saison, prévue au printemps 2015.

     


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  • Constantine : encore une adaptation DC Comics ! Moins travaillé que Gotham, un pilote aux airs de déjà-vu.

    Après The Strain cet été, Gotham cet automne, NBC vient ajouter sa pierre à l’édifice déjà impressionnant des séries mêlant fantastique et horreur. Constantine suit les aventures de John Constantine, célèbre exorciste d’Atlanta. Le pilote débute sur un héros affaibli, traumatisé par l’échec d’un exorcisme raté sur une petite fille. On le comprend vite, John Constantine est un anti-héros à l’accent gallois, sorte de David Tennant en plus sexy. Malgré la justesse du personnage principal, le pilote manque d’individualité : les scènes d’exorcisme font penser à Supernatural, la relation entre Liv et John rappelle celle de Beth et Nick dans Moonlight. En bref, Constantine reprend les vieilles recettes sans innover véritablement. Dommage.

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    ENTRE BUFFY, CHARMED ET SUPERNATURAL 

    Un énorme grimoire poussiéreux, bible de l'exorciste, un collier ancestral permettant d’observer les esprits errants dans une sorte d’entre-deux flippant, tout cet arsenal mystique se retrouve dans Constantine. Un sentiment de déjà-vu donc, d’autant que l’intrigue paraît un peu bancale : le cynique exorciste -ou comme il aime à le rappeler sur sa carte de visite Master of Dark Arts- John Constantine ne parvient pas à se remettre d’un exorcisme avorté, qui a causé la disparition d’une petite fille. Enfermé dans un hôpital psychiatrique de son plein gré, il décide de reprendre du service alors qu'une nouvelle menace s'abat sur Liv Aberdeen (Lucy Griffiths), belle jeune femme descendante d'une lignée d'exorcistes redoutables.

    John sera confronté à un ange plus menaçant que protecteur, une jeune femme qui découvre ses capacités surnaturelles, un ami immortel, un démon maîtrisant l’électricité... Le pilote va un peu vite en introduisant autant de personnages d’un coup, alors qu’il aurait été judicieux de se focaliser sur le personnage complexe de John.

    Il semble difficile d’innover dans un monde sériel où fantastique et horreur sont plus qu’en vogue. Comment ne pas comparer Constantine au succès de Buffy, de Charmed, de Supernatural et d’autres ?

     

    L’ATOUT : L’(ANTI)-HEROS

    Si Constantine ne se démarque pas par l’originalité de son pilote, elle a par contre le mérite de nous faire découvrir un acteur talentueux. A mi-chemin entre le beau-gosse rebelle et le looser solitaire, Matt Ryan (Esprits Criminels, Torchwood) interprète un John Constantine torturé, partagé entre le désir d’arrêter ces exorcismes destructeurs et le devoir de faire le bien. Un personnage paradoxal donc, au parcours pas très catholique pour un homme qui combat le mal.

     

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    Bref, une série à suivre si l’on est motivé ! Pour les accros d’exorcisme, de corps monstrueux et d’inscription sanglante sur les murs, Constantine fera l’affaire. A regarder peut-être pour le charisme de son acteur principal, et la beauté des effets spéciaux. Moi, je passe.


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